de ces petits animaux dans la mer pour qu’elle paraisse tout en feu, elle qui est si grande !
— Les plus gros de ces animaux ne sont pas aussi gros qu’une tête d’épingle.
— Oh ! père Guillaume, comme cela m’amuse, tout ce que vous me dites là ! Racontez-moi encore quelque chose.
— Je viens de te parler des mers chaudes, des mers tropicales ; eh bien, Julien, les mers polaires, c’est tout autre chose. Là, on ne voit que des glaces sans fin ; si le navire a peine à avancer, c’est que des bancs de glace se dressent comme des montagnes flottantes et vous enveloppent sans qu’on puisse bouger. Parfois, sur ces îles de glace, on aperçoit des phoques ou des ours blancs qui se sont trouvés entraînés au milieu de la mer.
— Est-ce que vous avez vu cela, père Guillaume ?
— Non, mais je l’ai entendu dire à d’autres qui y sont allés ; moi, je n’ai jamais été plus haut que Terre-Neuve, où l’on pêche la morue.
— Pourquoi d’autres vont-ils plus haut, père Guillaume, puisque c’est si dangereux ?
— Petit Julien, c’est que l’on voudrait trouver un passage libre par le pôle, une mer libre de glaces, et étudier ce côté-là qu’on ne connaît pas.
— Père Guillaume, est-ce qu’au pôle les nuits ne durent pas six mois et les jours six mois ? J’ai vu cela dans mon livre de lecture.