Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/248

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— Comment ? dit Julien, Rouen est un port ?

— Certainement, c’est un port sur la Seine ; les petits navires remontent la Seine jusqu’à Rouen, comme à Nantes nous avons remonté la Loire et à Bordeaux la Garonne. Rouen, qui a plus de 116.000 habitants, est une grande ville laborieuse, pleine d’usines, de machines et de travailleurs. Elle file à elle seule trente millions de kilogrammes de coton, chaque année, dans ses vastes filatures où la vapeur met en mouvement des milliers de bobines. Le fil fait, on le teint de toutes nuances, en le plongeant dans des cuves où sont les couleurs ; les teintureries de Rouen sont, avec celles de Lyon, les plus renommées de France. Et Rouen n’est pas seule à bien travailler en Normandie. Il y a tant d’industries diverses chez nous que je ne puis pas me les rappeler toutes.

PECHE DES HUITRES. — Les huîtres sont une des richesses de nos côtes. Pour les pêcher, on se sert d’un instrument appelé drague, sorte de poche en filet qu’on laisse couler et qu’on promène au fond de la mer. Elle arrache tout ce qu’elle rencontre : huîtres, pierres, herbes, et on fait ensuite le triage.


MORUE. — On ne se douterait pas, à voir les morues desséchées étalées à la devanture des épiciers, de ce qu’est l’animal vivant. C’est un gros poisson qui pèse en moyenne douze kilogrammes. Quand on les a pêchées (et un seul homme en pêche parfois à Terre-Neuve jusqu’à quatre cents par jour), on leur coupe la tête, on les ouvre, et on étale les morceaux. Ce sont ces fragments aplatis que vendent les marchands.


Et en disant cela, le père Guillaume semblait tout fier de pouvoir faire de son pays un éloge mérité. Il ajouta :

— C’est que, petit Julien, la Normandie est située juste