en se dandinant et en regardant du coin de l’œil la rangée de spectateurs. Puis tout d’un coup, comme s’il eût compris ce que tout le monde attendait de lui, il s’avança gravement vers un arbre mort placé au milieu de sa fosse, et l’empoignant entre ses fortes pattes, il se hissa assez rapidement jusqu’aux branches les plus hautes. Là, presque au niveau de la foule, il regarda tout le monde avec satisfaction. On le salua par une acclamation, et on lui lança force bouchées de pain en récompense.
Julien émerveillé riait de plaisir, car il n’avait jamais vu d’ours grimper aux arbres.
— Mais cela n’a pas l’air méchant, un ours, dit Julien.
— Mon Dieu, non, dit l’oncle Frantz, à condition qu’il n’ait pas
grand’faim et qu’on ne l’irrite pas. Il y en a parmi les ours auxquels
il ne faudrait pas trop se fier. Tiens, regarde celui-ci, dit-il en
montrant à Julien dans une autre fosse un ours blanc de haute taille
qui se promenait la tête basse en grognant de temps à autre. Celui-là
vient des glaces du nord. Là, il n’y a point de végétation,