Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/51

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— Bon ! dit aussitôt le petit garçon en sautant de plaisir, vous m’avez fait deviner : c’est l’eau qui doit faire marcher les machines à Épinal.

— Allons, bravo ! dit André. C’est l’eau de la Moselle qui passe par dessous l’usine et y fait tourner des roues comme dans un moulin ; ces roues en font tourner d’autres, et la machine tout entière se met en mouvement.

— Vous voyez bien, dit la mère Gertrude à Julien, qu’il n’y avait point besoin de bras pour faire tourner les roues. Rappelez-vous, Julien, qu’il y a trois choses principales dont l’homme se sert pour mouvoir ses machines : l’eau, comme dans la papeterie d’Épinal ; puis la vapeur et le vent. C’est ce qu’on nomme les forces motrices.

PRINCIPALES FORCES MOTRICES. — Les principales forces motrices que l’homme emploie à son service sont d’abord celle des animaux, comme dans le manège qu’un cheval fait tourner, puis celle de l’eau et du vent, comme dans les moulins, et enfin la grande force de la vapeur qui fait mouvoir tant de machines et de locomotives.

— Tu ne sais pas, Julien, reprit André, qui a imaginé la belle machine à faire le papier ? On me l’a dit là-bas ; c’est un simple ouvrier, un ouvrier papetier nommé Louis Robert. Il avait travaillé depuis son enfance ; mais au lieu de faire, comme bien d’autres, sa besogne machinalement, il cherchait à tout comprendre, à s’instruire par tous les moyens, à perfectionner les instruments dont il se servait. C’est ainsi qu’il en vint à inventer cette grande machine que j’ai vue faire tant de travail en si peu de temps.

— Eh bien ! André, dit la mère Gertrude, qui apportait en ce moment la soupière fumante, l’histoire du papetier Robert