Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/88

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A nos pieds est la Suisse, mais à droite, c’est encore la France qui se continue, bornée par les Alpes. Dans la Savoie, en France, se trouvent les plus hautes montagnes de notre Europe. Ces neiges qui couvrent leurs sommets sont des neiges éternelles. Vois-tu, en face de nous, sur la droite, ce grand mont dont la cime blanche s’élève par dessus toutes les autres ? C’est le mont Blanc. Il y a sûrement sur sa cime glacée des neiges qui sont tombées depuis des siècles et que nul rayon du chaud soleil d’été n’a pu fondre.

— Quoi ! vraiment ? dit Julien, d’un air réfléchi, en poussant un soupir d’étonnement.

— Oui, continua M. Gertal, chaque hiver de nouvelles neiges recouvrent les anciennes. Aussi, aux endroits où la montagne en est trop chargée, il suffit d’un coup de vent, du pas d’un chamois, d’une pelote de neige qui grossit en roulant, pour ébranler des blocs de neige et de glace entassés ; ces blocs s’écroulent alors avec un bruit effroyable, écrasent tout sur leur passage, ensevelissent les troupeaux, les maisons, parfois des villages entiers. C’est ce qu’on appelle les avalanches.

— Que cela fait peur ! dit Julien : et cependant la montagne est si belle à regarder !

AVALANCHE DANS LES ALPES. — L’avalanche est une masse de neige qui roule du sommet des montagnes, entraînant avec elle les arbres et les rochers. C’est surtout en Suisse, en Suède et en Norvège que les avalanches sont terribles.

Au même instant, levant encore une fois la tête vers le vaste cirque de montagnes, il poussa un cri de surprise : — Voyez, voyez, dit-il, la jolie couleur de feu qui brille sur le mont Blanc : les neiges sont toutes roses ; qu’est-ce donc ?