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ARMINIUS,

FLAVIAN.
C’est trop grande princesse, et vous m’ôtez la gloire,
De gagner en cédant, une illustre victoire
Car je sens dans mon âme, en suite d’une erreur,
Un juste repentir, d’une injuste fureur.
Mais pourrai-je espérer que mon prince et mon frère,
Perde le souvenir que je lui fus contraire ?
Mais pourrai-je espérer qu’après ma trahison,

En disant cela il regarde Segimire.

On veuille me rouvrir ma première prison ?
ARMINIUS.
Oui, servez les romains contre toute la terre ;
Et que je vous embrasse, à la fin de la guerre.
SEGIMIRE.
Oui, qui sait bien aimer, n’aime point à punir ;
Et je mets le passé, hors de mon souvenir.
ARMINIUS.

Il lui montre les Enseignes Romaines et les pierreries que portent les Soldats Alemans.

Recevez de ma main, prince clément et brave,
Une illustre rançon, pour une illustre esclave.
GERMANICUS.
Quand aux aigles ma main ne les refuse pas,
Mais gardez vos trésors ;