Page:G. Scudéry - Arminius ou les Frères ennemis - 1644.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
109
TRAGI-COMÉDIE.

Germanicus prend les Enseignes qu’il rend aux siens, les soldats Romains prennent le vase plein de pierreries. Il dit ceci en souriant et comme par galanterie. Germanicus lui repond de même.

ARMINIUS.
Mais gardez vos trésors ;qu’on les donne aux Soldats.
Après une bonté qui vous comble de gloire
C’est pour m’en acquitter, que je veux la victoire
J’espère que le ciel, favorable aux germains,
me va mettre en état d’obliger les romains.
GERMANICUS.
J’espère, (et l’espérance, en mon cœur n’est pas vaine,)
Et vous faire voir Rome, et la voir à Ravenne.
ARMINIUS.
Si vous y triomphez, je l’apprendrai de loin ;
Mais ne prétendez pas que j’en sois le témoin
La fortune, Seigneur, inconstante et volage,

Tout ce qu’il dit arrive ainsi, dans vérité de l’histoire, cela est ? par une a?dr?sse de Théâtre pour ne la démentit pas.

Pourrait bien l’obliger à ce fâcheux voyage ;
Mais pour moi dont le bras est maître de son sort,
L’Allemagne verra ma victoire ou ma mort.
GERMANICUS.
Veuillent les immortels empêcher l’une et l’autre ;
Et plutôt empêcher mon triomphe et le vôtre.
Mais rendons grâce aux dieux, d’avoir enfin permis,
Que la paix ait rejoint, LES FRÈRES ENNEMIS.