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ARMINIUS,

FLAVIAN.
Quoi ?
HERCINIE.
Que son sort serait ma destinée ;
J’ai vu que votre frère, était encore trahi,
Et que ce que j’aimais, devait être haï.
FLAVIAN.
Hélas, je le confesse, ô beauté que j’admire,
Que j’ai trahi mon frère, ainsi que Segimire,
Mais songez pour finir cet injuste courroux,
Que ce cœur affligé, les a trahis pour vous.
Que me reproche-t-on, dedans cette aventure !
J’ai combattu pour vous, l’amour et la nature.
L’un et l’autre en mon cœur, agissait puissamment,
Toutefois je vainquis, mais pour vous seulement.
Et vous me reprochez, (ô cruelle personne,)
Le crime glorieux, ou ce cœur s’abandonne !
Et vous me reprochez, une infidélité,
Dont vous fûtes la cause, et par votre beauté !
Mais si vous me blâmez (souffrez que je le die,)
Pourquoi m’imitez-vous en cette perfidie ?
Je quitte Segimire, et vous m’abandonnez,
Dieux, qui vous absoudra, si vous me condamnez ?