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TRAGI-COMÉDIE.
- Et puis cette princesse, à parler franchement,
- Ne peut de votre char devenir l’ornement ;
- Car quoi que Cecina puisse penser ou dire,
- Elle est fille d’un prince, allié de l’empire.
CECINA.
- Ainsi donc pour le moins, seigneur, vous oubliez,
- Le respect que l’on doit, aux princes alliés :
- Car si vous accordez cette grâce funeste,
- Que dira Flavian, et que dira Segeste ?
- L’un et l’autre offensé, par un juste courroux,
- Armera mille bras qui combattent pour vous.
- Oui, vous verrez seigneur, les Cattes, les Tubantes,
- Qui suivent maintenant vos armes triomphantes ;
- Les Marses courageux, et les Sicambriens,
- Joindre pour Flavian, leurs intérêts aux siens
- Vous verrez contre vous, Marcomanes, Bataves,
- Noriques, Ubiens, peuples hardis et braves ;
- Et tout ce que ce prince, en avait diverti,
- Abandonner votre aigle, et suivre son parti ;
- Contre tant d’ennemis, que peut votre vaillance ?
GERMANICUS.
- Les vaincre Cecina, c’est là mon espérance.
AGRIPINE.
- Et par un grand trophée, enseigner aux Germains,
- Qu’il faudra que tout cède, aux armes des Romains.