Page:G. Scudéry - Arminius ou les Frères ennemis - 1644.djvu/49

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ARMINIUS,

CECINA.

.

Mais supposons seigneur, qu’après de longues peines,
Ces peuples soient soumis, et soient chargés de chaînes ;
Quand vous aurez fermé le temple de Janus,
Aurez-vous satisfait l’humeur de Sejanus ?
Quand vous aurez fini cette importune guerre,
Rome vous fera voir l’autre bout de la terre ;
Et pour cacher sa fraude, à votre jugement,
Nommera cet exil, un beau commandement.
Tibère d’autre part, dont l’humeur sombre et noire,
Ne souffre qu’à regret, l’éclat de votre gloire ;
Dont l’esprit défiant, vous estime et vous craint,
Ne feindra plus alors, si maintenant il feint
Et sur un tel prétexte, et Pison, et Plancine,
Travailleront tous deux, au mal qu’on vous destine ;

Cela arriva ainsi depuis, et il est dit ici par prophétie Épique.

Et veuille Jupiter, que Plancine et Pison,
Animez contre vous, n’usent point de poison.
AGRIPINE.
Ces paroles grands dieux, en mon âme tracées,
Me font voir l’avenir, par les choses passées ;
Un rayon de clarté, m’illumine les sens ;
Je perce le futur, je vois ce que je sens.
Si jamais votre cœur voulut m’être propice,
Qu’il évite aujourd’hui cet affreux précipice
Vous