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ARMINIUS,
Et qui dans sa frayeur, croyant toujours périr,
Ne cherche qu’un prétexte, à s’en pouvoir guérir.
Dites après cela, dites, dites vous-même,
Si je dois m’exposer, à sa rigueur extrême ?
Vous-même prononcés, l’arrêt de mon destin,
Et je l’observerai, dussai-je voir ma fin.
ARMINIUS.
Non, non n’en faites rien, c’est ce que je conseille ;
Car ma vertu seigneur, à la vôtre est pareille.
Ce refus me détruit, ce refus est ma mort ;
Mais l’honneur en mon âme, est toujours le plus fort.
Ainsi sans exposer une si belle vie…
GERMANICUS.
He plût au juste ciel qu’elle me fut ravie !
ARMINIUS.
Et sans précipiter un injuste trépas,
J’implorerai seigneur, le secours de mon bras.
Mais avant ce combat, favorable ou funeste,
Trouvez bon seulement, que je parle à Segeste
Et n’appréhendez point que mon cœur soit ingrat ;
Je ne lui dirai rien, qui regarde l’état.
GERMANICUS.
Vous pouvez tout au camp, et plût à la fortune,