Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/47

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Un gendarme entra sur ces mots.

— Voici, dit-il en présentant une serviette mouillée renfermant de l’argenterie, de l’argent et des bijoux ce que les hommes ont trouvé. Ils réclament cent francs qu’on leur a promis.

Le père Tabaret sortit de son portefeuille un billet de banque, qu’il remit au gendarme.

— Maintenant, demanda-t-il en écrasant Gévrol d’un regard superbe, que pense M. le juge d’instruction ?

— Je crois que, grâce à votre pénétration remarquable, nous aboutirons et…

Il n’acheva pas. Le médecin mandé pour l’autopsie de la victime se présentait.

Le docteur, sa répugnante besogne achevée, ne put que confirmer les assertions et les conjectures du père Tabaret. Ainsi il expliquait comme le bonhomme la position du cadavre. À son avis aussi, il devait y avoir eu lutte. Même, autour du cou de la victime, il fit remarquer un cercle bleuâtre à peine perceptible, produit vraisemblablement par une étreinte suprême du meurtrier. Enfin, il déclara que la veuve Lerouge avait mangé trois heures environ avant d’être frappée.

Il ne restait plus qu’à rassembler quelques pièces de conviction recueillies, qui plus tard pouvaient servir à confondre le coupable.

Le père Tabaret visita avec un soin extrême les