Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/496

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Et quelle punition, cependant ! Que de malheurs depuis cinq jours !

— Oui, balbutia-t-il, oui, elle me l’avait prédit : que ne l’ai-je écoutée !

Le frère de madame Gerdy eut pitié de ce vieillard si impitoyablement éprouvé.

Il lui tendit la main.

— Monsieur de Commarin, dit-il d’une voix grave et triste, il y a longtemps que ma sœur vous a pardonné, si toutefois elle vous en a jamais voulu ; aujourd’hui c’est moi qui vous pardonne.

— Merci ! monsieur, balbutia le comte, merci !… Et il ajouta : Quelle mort, grand Dieu !

— Oui, murmura Claire, elle a rendu le dernier soupir avec cette idée que son fils a commis un crime. Et n’avoir pu la détromper !…

— Au moins, s’écria le comte, faut-il que son fils soit libre pour lui rendre les derniers devoirs ; oui, il le faut… Noël !…

L’avocat s’était rapproché de son père et avait entendu.

— Je vous ai promis, mon père, répondit-il, de le sauver.

Pour la première fois mademoiselle d’Arlange envisagea Noël, leurs regards se croisèrent, et elle ne fut pas maîtresse d’un mouvement de répulsion qui fut vu de l’avocat.

— Albert est maintenant sauvé, dit-elle fièrement.