Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/522

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la cendre jetée sur les caractères fraîchement tracés pour les empêcher de s’effacer.

C’était bien le récit bref de la scène décrite par le vieux marin. Les quatre signatures y étaient.

— Que sont devenus, murmura le juge, se parlant à lui-même, les témoins qui ont signé cette déclaration ?

Lerouge crut qu’on l’interrogeait.

— Germain est mort, répondit-il, on m’a dit qu’il s’était noyé dans une partie de plaisir. Claudine vient d’être assassinée, mais l’autre nourrice vit encore. Même je sais qu’elle a parlé de la chose à son mari, car il m’en a touché un mot. C’est un nommé Brossette qui demeure au village de Commarin même.

— Et ensuite ? demanda le juge, qui avait pris le nom et l’adresse de cette femme.

— Le lendemain, monsieur, Claudine parvint à me calmer et à m’extorquer le serment de garder le silence. L’enfant fut à peine malade, mais il garda une énorme cicatrice au bras.

— Madame Gerdy a-t-elle été avertie de ce qui s’était passé ?

— Je ne le crois pas, monsieur, cependant j’aime mieux dire que je l’ignore.

— Comment, vous l’ignorez !

— Oui, je vous le jure, monsieur le juge, cela vient de ce qui est arrivé après.