Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/7

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parisien, amoureux de la belle nature, car tous les arbres avaient été soigneusement abattus. Plus profonde que large, elle se composait d’un rez-de-chaussée de deux pièces, avec un grenier au-dessus. Autour s’étendait un jardin à peine entretenu, mal protégé contre les maraudeurs par un mur en pierres sèches d’un mètre de haut environ, qui encore s’écroulait par places. Une légère grille de bois tournant dans des attaches de fil de fer donnait accès dans le jardin.

— C’est ici, dirent les femmes.

Le commissaire de police s’arrêta. Pendant le trajet, sa suite s’était rapidement grossie de tous les badauds et de tous les désœuvrés du pays. Il était maintenant entouré d’une quarantaine de curieux.

— Que personne ne pénètre dans le jardin, dit-il.

Et, pour être certain d’être obéi, il plaça les deux gendarmes en faction devant l’entrée, et s’avança escorté du brigadier de gendarmerie et du serrurier.

Lui-même, à plusieurs reprises, il frappa très-fort avec la pomme de sa canne plombée, à la porte d’abord, puis successivement à tous les volets. Après chaque coup, il collait son oreille contre le bois et écoutait. N’entendant rien, il se retourna vers le serrurier.

— Ouvrez, lui dit-il.