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Page:Gaboriau - Le Crime d’Orcival, 1867.djvu/412

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Ces simples mots, prononcés avec une douceur infinie, attendrirent enfin la malheureuse jeune fille et la décidèrent. Elle fondit en larmes, elle était sauvée.

M. Lecoq aussitôt, s’empressa de jeter sur les épaules de Laurence un châle qu’il avait aperçu sur un meuble, et passant le bras de la jeune fille sous celui du père Plantat :

— Partez, dit-il au vieux juge de paix, emmenez-la ; mes hommes ont ordre de vous laisser passer, et Pâlot vous cédera sa voiture.

— Mais où aller ?

— À Orcival, M. Courtois est informé par une lettre de moi que sa fille est vivante, et il l’attend. Allez ! allez !

Resté seul, ayant entendu le roulement de la voiture qui emmenait Laurence et le père Plantat, l’agent de la sûreté vint se placer devant le cadavre de Trémorel.

— Voilà, se disait-il, un misérable que j’ai tué au lieu de l’arrêter et de le livrer à la justice. En avais-je le droit ? Non, mais ma conscience ne me reproche rien, c’est donc que j’ai bien agi.

Et courant à l’escalier, il appela ses hommes.

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XXVIII


Le lendemain même de la mort de Trémorel, La Ripaille et Guespin étaient remis en liberté, et recevaient, l’un quatre mille francs pour s’acheter un bateau et des filets à mailles réglementaires, l’autre dix mille francs,