dit-il à Prosper ; mais le soir, vers cette heure, je serai ici. Peut-être aurai-je eu la chance de trouver ce que je cherche au bal de MM. Jandidier.
Prosper faillit tomber de son haut. Quoi ! M. Verduret songeait à se présenter à une fête donnée par des financiers des plus opulents de la capitale ! C’était donc pour cela qu’il l’avait envoyé chez le costumier.
— Vous êtes donc invité ? demanda-t-il.
Un fin sourire passa dans les yeux si expressifs de M. Verduret.
— Pas encore, répondit-il, mais je le serai.
Ô contradiction de l’esprit humain ! Les plus poignantes préoccupations tenaillaient la pensée de Prosper ; et maintenant, en regardant tristement sa chambre, songeant aux projets de M. Verduret, il murmurait :
— Ah ! il est heureux, lui, demain, il verra Madeleine, plus belle que jamais, avec son costume de fille d’honneur.
XI
C’est vers le milieu de la rue Saint-Lazare que s’élèvent les hôtels jumeaux de MM. Jandidier, deux financiers célèbres qui, dépouillés du prestige de leurs millions, seraient encore des hommes remarquables. — Que n’en peut-on dire autant de tous !
Ces deux hôtels, qui lors de leur achèvement, il y a quelques années, firent pousser à la presse des cris d’admiration, sont absolument distincts l’un de l’autre, mais disposés habilement de façon à n’en faire qu’un au besoin.
Quand MM. Jandidier donnent une fête, ils font enle-