posé de deux pièces : d’abord le salon d’attente, somptueusement décoré ; puis le cabinet de travail ayant pour tous meubles un immense bureau, trois ou quatre fauteuils de cuir, et, de chaque côté de la cheminée, un secrétaire et un cartonnier.
Ces deux pièces n’ont que trois portes : l’une est celle de l’escalier dérobé, l’autre donne dans la chambre à coucher du banquier ; la troisième ouvre sur le vestibule du grand-escalier, et c’est par cette dernière que sont introduits les clients et les visiteurs.
D’un coup d’œil, M. Fanferlot eut inventorié la pièce où se trouve le bureau. Il semblait dépité, en homme qui s’est flatté de l’espoir de saisir quelque indice et qui ne trouve rien.
— Voyons de l’autre côté, dit-il.
Aussitôt il passa dans le salon d’attente, suivi du banquier et du commissaire de police.
Prosper restait seul dans le cabinet de travail.
Si grand que fût le désordre de ses idées, il ne pouvait pas ne pas comprendre que de minute en minute sa situation s’aggravait.
Il avait demandé, il avait accepté la lutte avec son patron, cette lutte était engagée, et désormais il ne dépendait plus de sa volonté de la faire cesser ou d’en arrêter les conséquences.
Ils allaient maintenant combattre, sans trêve ni merci, utilisant toutes armes, jusqu’à ce que l’un des deux succombât, payant de son honneur sa défaite.
Aux yeux de la justice, quel serait l’innocent ?
Hélas ! le malheureux employé ne sentait que trop combien peu les chances étaient égales, et le sentiment de son infériorité l’accablait.
Jamais, non jamais, il n’aurait cru que son patron réaliserait ses menaces. Car enfin, dans un procès comme celui qui allait s’engager, M. Fauvel avait autant à risquer et bien plus à perdre que son commis.
Assis dans un fauteuil près de la cheminée, il s’abî-