Page:Gaboriau - Le Dossier n°113, 1867.djvu/497

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y aura une enquête. Oui, mais tout cela demande du temps, et Clameran est trop bien averti pour ne pas jouer des jambes.

Il était vraiment désolé de son impuissance, quand la voiture s’arrêta devant l’hôtel du Louvre. Il faisait presque nuit.

Sous le porche de l’hôtel et sous les arcades, une centaine de personnes au moins se pressaient, et, en dépit des : « Circulez ! circulez ! » des sergents de ville, paraissaient s’entretenir, d’un grave événement.

— Qu’arrive-t-il ? demanda M. Verduret à un des badauds.

— Un fait inouï, monsieur, répondit l’autre, qui était une espèce de Prudhomme, un fait bizarre et même singulier, comme on n’en voit que dans la capitale ; car je l’ai vu, parfaitement vu, tenez, c’est à la septième lucarne là-haut, qu’il a paru tout d’abord ; il était à moitié nu ! On a voulu le saisir, mais bast !… avec l’agilité d’un singe ou d’un somnambule, il s’est élancé sur le toit en criant à l’assassin ! L’extrême imprudence de cette ascension me fait supposer…

Le badaud s’arrêta court, très-vexé ; son interlocuteur venait de le quitter.

— Si c’était lui, pensait M. Verduret, si l’effroi avait désorganisé ce cerveau si merveilleusement disposé pour le crime !…

Tout en poursuivant son monologue, il avait joué des coudes et avait réussi à pénétrer dans la cour de l’hôtel.

Là, au pied du grand escalier, M. Fanferlot, en compagnie de trois messieurs à physionomies singulières, attendait.

— Eh bien !… cria M. Verduret.

Avec un louable ensemble, les quatre hommes tombèrent au port d’armes.

— Le patron !… dirent-ils.

— Voyons, fit le gros homme avec un juron, qu’y a-t-il.

— Il y a, patron, reprit Fanferlot d’un air désolé, il y