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Page:Gaboriau - Le Petit vieux des Batignolles, 1876.djvu/288

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MAUDITE MAISON

Et chacun de répéter :

— Il doit y avoir quelque chose là-dessous.

Mais quoi ?

Du premier au sixième, on cherchait, on supposait, on conjecturait, on se creusait la cervelle. Chaque locataire avait l’air préoccupé d’un homme qui veut à toute force déchiffrer un rébus impossible. Partout on commençait à être vaguement inquiet, comme il arrive, quand on se trouve en présence d’un mystère.

Quelques-uns hasardaient :

— Cet homme doit avoir commis quelque grand crime resté secret ; le remords le pousse à la philanthropie.

— Ce n’est pas gai de vivre ainsi côte à côte avec un scélérat… car enfin… il a beau se repentir… il y a des rechutes dans ce métier-là.

— La maison est-elle bien solide ? se demandait-on d’autre part.

— Hum ! comme cela, tout juste.

— Elle n’est cependant pas très-vieille.

— C’est vrai ; mais il a fallu l’étançonner, lorsqu’on a creusé l’égout l’année dernière au mois de mars.