Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/105

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— Ce qui leur manque ! riposta le commis principal, tout. Le nom de famille doit être en grosse bâtarde, le prénom en coulée moyenne, l’âge en lettres moulées, la profession en ronde, et le domicile en cursive.

Caldas posa sa plume avec un profond découragement.

— Je ne suis que bachelier ès lettres et ès sciences, dit-il, licencié en droit ; je ne sais pas encore toutes ces choses.

— Eh bien, il faut les apprendre, répondit sèchement M. Rafflard. Vous avez votre éducation à refaire. Dorénavant, vous vous contenterez de préparer les chemises.

Oh ! comme il fut humilié, le pauvre Caldas, si humilié que, prenant à part le jeune Basquin, il le conjura de vouloir bien lui donner quelques leçons de pleins et de déliés.

Mais Basquin ne donne pas de leçons.

— Je ne suis pas maître d’écriture, dit-il, je me suis donné le petit talent que j’ai pour attraper quelques travaux supplémentaires qui ne sont pas mal payés ; je ne saurais pas enseigner ; d’ailleurs toutes mes soirées sont consacrées à la poule. Mais je tiens votre homme ; je vais vous conduire au père Coquillet, le doyen des