Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/111

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la main des enfants à leur faire imiter des caractères étrangers, comme si on ne pouvait pas écrire le grec en belle coulée. En cela nous sommes encore victimes des Anglais, qui ont débarqué sur nos côtes leurs abominables plumes métalliques : la plume de fer a tué la calligraphie.

— Elle l’a tuée, continua en s’animant M. Coquillet, mais la plume d’oie n’en restera pas moins l’outil de l’homme de talent.

— Cependant, reprit Basquin, j’ai vu faire de jolies choses avec des plumes de fer.

— Quoi ! vous aussi, vous, la gloire de mon école ! Où allons-nous, mon Dieu ! où allons-nous ?

Coquillet se leva sur ces paroles, et s’adressant à Caldas :

— Il faut avant tout que je voie ce dont vous êtes capable ; asseyez-vous sur ma chaise, et écrivez-moi quelque chose.

Caldas prit place devant le pupitre de Coquillet, qui se retira pour causer avec Basquin dans l’embrasure de la croisée.

Le sous-main du prince des calligraphes attira l’œil de Romain. Ce sous-main disait l’homme lui-même ;