Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/116

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lui ferai part de mes plans, et, puisque le ministre n’en tient pas compte, j’en appellerai au tribunal de l’opinion publique.

En conséquence, lorsque Caldas vint demander à Coquillet une première leçon d’écriture, Cassegrain l’accapara.

— J’aurais à vous parler, lui dit-il ; j’ai là (il montrait d’épais cahiers de papier) de quoi changer la face de la France ; c’est l’œuvre de ma vie, le résultat de trente années de méditations. Je vous dirai tout, vous imprimerez ces mémoires, si vous voulez : et même si vous l’exigez, je vous en abandonnerai toute la gloire et tout le profit. Je ne veux, moi, que le bonheur de ma patrie.

— De quoi s’agit-il ? demanda Caldas intrigué par ce début.

— Je vais vous livrer mon secret. Nous sommes seuls, car Coquillet ne compte pas. Nous avons du temps devant nous, je puis parler. Mais avant, dites-moi, aimez-vous l’administration ?

— Certainement, répondit diplomatiquement Romain, puisque j’y suis entré.

— Ce n’est pas une raison, mais peu importe. Vous avez pris le parti le plus sage. Il n’y a qu’une carrière