Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

devant beau. Il se teint les cheveux, se peint les veines, et réussit presque à réparer des ans l’irréparable outrage. Ses dents surtout sont un chef-d’œuvre, et s’il se renferme toujours dans son bureau, c’est qu’il a l’habitude, dit-on, de les ôter pour travailler. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il y rend la liberté à son ventre, emprisonné, hors du bureau, dans un corset énergiquement sanglé.

Cet homme « bien conservé » a eu jadis des succès auprès des femmes ; il en a encore moyennant une douzaine de mille francs par an. Il roucoulait la romance dans les salons sous la Restauration ; d’aucunes assurent qu’on peut encore le faire chanter aujourd’hui.

Il affectionne les étoffes de couleurs tendres, porte l’habit bleu barbeau à boutons d’or, et l’été se montre avec des pantalons de nankin.

À côté de ces représentants de la fashion se place naturellement

L’EMPLOYÉ QUI VA DANS LE MONDE

Celui-ci fait de son bureau un petit pied-à-terre dans Paris où son budget restreint ne lui permet pas d’ha-