Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/227

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de deux ou trois petites larmes qu’il a à sa disposition. Il lui représenta le désespoir de sa famille, lorsqu’elle apprendrait que par des étourderies de jeune homme il compromettait sa carrière. Caldas, que deux ans de bureaucratie avaient vigoureusement trempé, ne s’attendrit point à ces larmes de crocodile. Il promit hypocritement de s’amender, et resta huit jours sans venir.

Pendant sa maladie qui tomba bien, car le temps fut superbe, il fit savoir adroitement à son chef qu’il écrivait dans les journaux.

Lorsqu’il reparut, il trouva sa place prise. Il alla demander une explication à M. Izarn.

— Je m’étais bien trompé sur votre compte, répondit celui-ci ; vous êtes, je le vois, de ceux qui désertent devant l’ennemi.

— Quel ennemi ? demanda Caldas.

— Le travail, puisque le travail est votre ennemi, à vous autres, mauvais employés.

Caldas, ravi au fond de l’âme, baissa la tête comme un coupable.

M. Izarn reprit :

— Vous serez enchanté, j’imagine, de l’emploi qu’on