Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/25

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— Monsieur, dit-il, vous m’avez fait l’honneur de m’appeler…

M. Le Campion, qui ne s’est jamais démenti, ne répondit ni oui ni non…

Caldas continua :

— Vous avez bien voulu me convoquer par une lettre…

Et il cherchait dans toutes ses poches…

M. Le Campion avança la main.

Caldas cherchait toujours avec rage, avec frénésie, sans rien trouver… Il ne connaissait pas la topographie de son vêtement neuf ; depuis avant-hier on portait les poches de côté sur les hanches, et Krugenstern ne l’avait pas initié à ce détail.

La main de M. Le Campion, toujours tendue vers lui, avait des frémissements d’impatience ; il le voyait clairement, et l’horreur de cette situation paralysait ses moyens. Il se reprenait à fouiller dans une poche déjà explorée cinq fois.

— Canaille de tailleur ! pensait-il, idiot, Allemand ! me pousser dans un habit dont je ne connais pas les dépendances ! De quoi ai-je l’air ? d’avoir loué une frusque chez le fripier.