lontiers pour arbitre lorsqu’on n’était pas d’accord, et on n’était jamais d’accord.
La divergence des opinions de ces messieurs s’explique.
Deux se cotisent pour s’abonner au Temps ; il y en a un qui ne lit que la Gazette de France ; le plus riche, reçoit le Journal des Débats ; un autre achète le Siècle ; celui-ci adhère au Constitutionnel, cet autre à l’Ami de la Religion. Un dernier n’a d’opinion qu’une fois par semaine, et cela tient à ce que l’Électeur libre est un journal hebdomadaire.
Tous se feraient hacher menu comme chair à pâté pour soutenir le dire de leurs feuilles. Parole imprimée est pour eux parole d’Évangile, et tout rédacteur est un prophète.
Il y a trois employés que la politique touche médiocrement : un qui n’y comprend absolument rien, c’est le plus intelligent de tous, et deux qui ont bien d’autres chats à fouetter.
Caldas avait remarqué chez l’employé qui ne comprend rien à la politique des allures mystérieuses, il le voyait tirer de temps à autre un petit cahier de son tiroir et y inscrire quelques notes à la dérobée. Son cahier ne le quittait pas. Chaque fois qu’il avait occa-