Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

D. — Pourquoi ?

R. — Pour toucher des appointements tous les mois, une gratification au jour de l’an, travailler le moins possible, monter en grade s’il se peut, et mériter ainsi une bonne retraite à la fin de mes jours.

D. — Qu’est-ce que monsieur le ministre ?

R. — Un être impersonnel que je ne connais pas et que probablement je ne connaîtrai jamais.

D. — Pourquoi dites-vous qu’il est impersonnel ?

R. — Parce que le ministre et le portefeuille existent indépendamment de la personne.

D. — Expliquez mieux votre pensée ?

R. — Je reconnais pour ministre l’homme dont la signature peut me donner de l’avancement, que ce soit Pierre ou Paul.

D. — Pourquoi dites-vous que vous ne le connaîtrez probablement jamais ?

R. — Parce que nous ne fréquentons pas les mêmes sociétés.

D. — Quels sont vos devoirs envers monsieur le ministre ?