Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/308

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— Et j’y aurai un rôle ? demanda mademoiselle Célestine.

— Il y en a un, reprit le galant chef de bureau, que j’ai écrit exprès pour vous. Mais revenons à la représentation d’hier. Tout l’Équilibre y était, et par ma foi, j’ai lieu d’être satisfait de nos bureaucrates.

— Je parie, dit mademoiselle Célestine, que chacun d’eux croyait avoir fait la pièce.

— Parbleu ! répondit Saint-Adolphe, qui croyait bien avoir fait la moitié du Zèle. J’ai vu dans des loges un directeur et deux chefs de division. Got a joué devant un parterre de chefs de bureau.

— Est-ce pour cela, dit Romain, que j’ai entendu deux coups de sifflet au troisième acte ?

— C’était mon ancien sous-chef, dit Saint-Adolphe ; quelle canaille !

— J’ai idée, reprit Romain, que ce doit être l’inconnu qui a hérité de mon tiroir et n’a pas jugé à propos de me rendre mon troisième acte. Il aura trouvé la seconde épreuve plus faible que la première ; il a fait preuve de goût.

Mademoiselle Célestine, de sa blanche main, servit le café aux convives.