Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bien plus fortes encore, si Romain ne s’était esquivé pour courir au théâtre.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ce soir-là il y avait première représentation aux Variétés : toute la presse, grande et petite, était dans la salle. C’était la seconde pièce d’un débutant dont on attendait monts et merveilles.

À onze heures moins le quart, le critique Greluchet fit son apparition au café du théâtre. Il promena son œil flamboyant autour de la salle, cherchant un visage ami. N’en trouvant pas, il appela le garçon par son petit nom, et se fit servir une chope. Le critique Greluchet, qu’on avait outrageusement refusé au contrôle, était allé étudier son compte rendu au Casino-Cadet ; parti furieux, il revenait presque gai, ayant recueilli deux mots méchants sur la pièce nouvelle à encadrer dans son feuilleton.

Bohême incurable, depuis huit jours Greluchet avait vu la fin de sa dernière pièce de cent sous, ce qui ne l’empêchait pas d’entrer dans ce café, se fiant, pour payer sa consommation, à la Providence qui déjà tant de fois a bien voulu acquitter ses notes.

Pour tuer le temps, il prit une feuille de théâtre et se mit à étudier la distribution de la pièce.