Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/77

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— Pourquoi diable nous embarrassons-nous ainsi de cette feuille de papier ? demanda dans l’escalier le nouveau à son collègue.

— Mon cher, nous pouvons rencontrer quelqu’un dans les couloirs. Notre chapeau éveillerait des soupçons. Ce passeport administratif fera croire à une commission à l’extérieur.

Précisément parce que le temps était magnifique, beaucoup d’employés avaient éprouvé la même velléité de promenade ; ils en rencontrèrent un certain nombre qui portaient gravement leur feuille de papier ; quelques-uns, les plus prudents, s’étaient précautionnés d’un dossier pour de vrai.

Le bureau de poste n’était pas loin. Romain, lorsqu’il eut son argent en poche, calcula que, sans faire une trop longue absence, il pouvait inviter le calligraphe à prendre quelque chose, la monnaie de son petit verre. Il pensait offrir une absinthe et se faire servir une bavaroise au chocolat.

— Si nous entrions dans un café ? proposa-t-il ; nous avons le temps, n’est-ce pas ?

— Si nous avons le temps ! répondit Basquin, la feuille de présence ne se signe que demain matin à dix heures ! Je comptais bien vous proposer une partie de