Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/82

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Basquin répondit qu’il avait joué au billard et qu’il avait gagné sept parties.

— Dame, vous êtes très-fort, mon petit, dit Gérondeau à Basquin qu’il gagne toujours, vous devriez m’en rendre, je suis dupe ; mais si M. Caldas veut me faire le plaisir de jouer l’absinthe…

L’honnêteté de Basquin se révolta de cette proposition.

— Vous n’avez pas de honte ! cria-t-il à Gérondeau.

Et se retournant vers Romain :

— Il est bien plus fort que moi, continua-t-il, n’acceptez pas.

— Qu’importe ! fit Caldas.

Il joua mollement d’abord, en homme qui ne se soucie pas de gagner ; au milieu de la partie, Gérondeau, enhardi par une avance de dix points, lui dit tout à coup :

— Au lieu d’absinthe, êtes-vous homme à tenir quatre bouteilles de vin de champagne pour le dîner ?

— Quelle canaille ! s’écria Basquin.

Caldas hésita un moment ; il trouvait l’offre assez scandaleuse. Il accepta pourtant, mais il soigna son