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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/105

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drez à la Préfecture où je me transporterai dès que j’aurai terminé ici… Allez !…

Lecoq ne se fit pas répéter la permission ; il s’empara des mandats et s’élança dehors.

Il ne courait pas, il volait à travers les terrains vagues. Des fatigues de la nuit, il ne ressentait plus rien. Jamais il ne s’était senti le corps si dispos et si alerte, l’esprit si net et si lucide.

Il espérait, il avait confiance, et il eût été parfaitement heureux, s’il eût eu affaire à un tout autre juge d’instruction.

M. d’Escorval le gênait et le glaçait au point de paralyser ses moyens. Puis, de quel air de dédain il l’avait toisé, de quel ton impératif il lui avait imposé silence, et cela, lorsqu’il venait de louer son travail…

— Mais bast !… se disait-il, est-ce qu’on a jamais ici-bas une joie sans mélange !…

Et il courait…