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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/146

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Le visage de Lecoq rayonnait donc, quand il remonta en voiture, et tout en poussant son cheval, le vieux cocher ne put se tenir de questionner.

— Cela va comme vous voulez, dit-il.

Un « chut ! » amical fut la seule réponse du jeune policier. Il n’avait pas trop de toute son attention pour coordonner dans son esprit ses renseignements nouveaux.

Descendu devant la grille du palais, il eut bien de la peine à congédier le vieux cocher, qui voulait absolument rester à ses ordres. Il y réussit cependant, mais il était déjà sous le porche de gauche, que le bonhomme, debout sur son siége, lui criait encore :

— Chez M. Trigault !… n’oubliez pas !… le père Papillon… numéro 998, — 1,000 moins 2…

Parvenu au troisième étage de l’aile gauche du Palais, à l’entrée de cette longue, étroite et sombre galerie qu’on appelle la galerie de l’instruction, Lecoq s’adressa à un huissier installé derrière un bureau de chêne.

— M. d’Escorval est sans doute dans son cabinet, demanda-t-il.

L’huissier hocha tristement la tête.

— M. d’Escorval, répondit-il, n’est pas venu ce matin et il ne viendra pas d’ici des mois….

— Comment cela ?… Que voulez-vous dire ?

— Hier soir en descendant de son coupé, à sa porte, il est tombé si malheureusement qu’il s’est cassé la jambe.