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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/377

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ges » sous de telles apparences, il fallait la foi robuste de cet illuminé qui s’écriait : « Je crois, parce que c’est absurde. »

La confiance du père Absinthe chancelait.

— Tout cela, murmura-t-il, finira mal !

— Soyez donc sans crainte !… répondit le jeune policier. Je ne comprends rien, je l’avoue, aux manœuvres de ces deux rusés compères ; mais qu’importe !… Maintenant que nos deux oiseaux sont réunis, je suis sûr du succès, sûr, entendez-vous. Si l’un s’envole, l’autre nous restera, et Gévrol verra bien qui avait raison de lui ou de moi !…

Cependant, les allures des deux ivrognes s’étaient peu à peu ralenties.

À voir de quel air ils examinaient ces magnifiques demeures du faubourg Saint-Germain, on pouvait leur supposer les pires intentions.

Rue de Varennes, enfin, à deux pas de la rue de la Chaise, ils s’arrêtèrent devant le mur peu élevé d’un vaste jardin.

C’était l’homme au feutre qui pérorait. Il expliquait à Mai, on le devinait à ses gestes, que la maison, dont ce jardin était une dépendance, avait sa façade rue de Grenelle.

— Ah ça !… grommela Lecoq, jusqu’où pousseront-ils la comédie ?…

Ils la poussèrent jusqu’à l’escalade.

S’aidant des épaules de son compagnon, Mai se hissa jusqu’au chaperon du mur, et l’instant d’après on entendit le bruit de sa chute dans le jardin…

L’homme au feutre, resté dans la rue, faisait le guet…