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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/383

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— Si Mai est caché là, pensait Lecoq, heureux de se voir tant d’auxiliaires, il est impossible qu’il en réchappe.

Mais c’est en vain que les jardins furent battus, retournés, fouillés jusqu’en leurs moindres recoins… on ne trouva personne.

Les loges des outils de jardinage, les serres, les volières d’été, les deux pavillons rustiques du fond, les niches à chiens, tout fut scrupuleusement visité… en vain.

Les arbres, à l’exception des marronniers du fond, étaient peu feuillus, mais on ne les négligea pas pour cela. Un agile marmiton y grimpait armé d’une lanterne, et éclairait jusqu’aux plus hautes branches.

— L’assassin sera sorti par où il était entré, répétait obstinément le Suisse, qui s’était armé d’un lourd pistolet à silex, et qui ne lâchait pas Lecoq, crainte d’un accident, sans doute…

Il fallut, pour le convaincre de son erreur, que le jeune policier se mît en communication, d’un côté du mur à l’autre, avec le père Absinthe et les deux sergents de ville, car celui qui avait conduit l’homme au feutre au poste était de retour.

Ils répondirent en jurant qu’ils n’avaient pas perdu de vue le chaperon du mur ; qu’ils n’avaient, sacre-bleu ! pas la berlue, et que pas une mouche ne s’y était posée.

Jusqu’alors, on avait procédé un peu au hasard, chacun courant selon son inspiration, on reconnut la nécessité d’investigations méthodiques.

Lecoq prenait des mesures pour que pas un coin, pas