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CHAPITRE VI

DON QUICHOTTE ET SANCHO PANÇA.


À un quart de lieue environ de la cascade dont il a été question s’élevait, comme on en rencontre souvent au Mexique, une petite colline dont le sommet, soit par un jeu de la nature, soit plus probablement par la main de l’homme, avait été aplati et nivelé.

Les antiquaires de la province prétendaient que le cerro de la Mesa[1] n’était qu’un piédestal sur lequel on avait érigé jadis un temple à quelque divinité zapotèque.

C’était pour cette raison sans doute que Costal, fidèle au souvenir comme au culte de ses pères, tout chrétien qu’il était, avait fait de cet endroit élevé l’un de ses rendez-vous de chasse.

Il s’y était construit une hutte à la façon du pays, c’est-à-dire dont les murs n’étaient qu’une double claie de bambous, dont l’intérieur était garni de terre glaise.

Le toit, assez incliné pour faciliter l’écoulement des eaux pluviales, était couvert de ces larges écopes dont se compose le tronc du bananier, disposées en rigoles, à l’instar des tuiles romaines.

Dans ses chasses incessantes aux jaguars, car ils sont si nombreux dans la province de Oajaca que chaque hacendero entretient un ou deux tigreros pour les détruire et protéger ses jeunes bestiaux errants dans les savanes ; dans ses chasses, disons-nous, l’Indien passait souvent de longues heures au milieu de cette solitude.

Costal descendait en ligne directe, ainsi qu’il l’avait dit à Clara, des anciens caciques de Tehuantepec, et le

  1. La colline de la Table.