Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/173

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dans celui du cheval de picador. Lantejas s’habilla tristement et jeta un regard morne dans la cour, au milieu des gens armés qui s’y pressaient de toutes parts. Un nègre rechargeait la pièce de canon qu’il venait d’entendre donner le signal de la guerre civile. Ce nègre était Clara, qui de sa propre autorité venait de prendre le commandement de la première pièce d’artillerie que Morelos eût à sa disposition, laquelle, sous le nom de el Niño, que l’histoire du Mexique lui a conservé, devait plus tard devenir si célèbre.

Avant de passer outre, nous devons dire en deux mots ce qui avait eu lieu depuis que l’étudiant, monté en croupe derrière le domestique de Morelos, était arrivé à l’hacienda de San-Diego, jusqu’au moment où, toujours privé de connaissance et transporté en litière à l’hacienda de San-Luis, il venait d’y trouver ce terrible réveil.

À peu de distance de San-Diego, Morelos avait fait la rencontre d’un partisan insurgé, don Rafael Valdovinos, qui battait la campagne avec quelques hommes qu’il s’empressa de mettre à la disposition du curé de Caracuaro.

Celui-ci, ayant appris que le gouvernement espagnol avait envoyé à Petatlan, petite ville des environs, les armes nécessaires pour équiper un corps de milice, pensa que ces armes feraient bien mieux l’affaire de ses futurs soldats ; il résolut donc de s’en emparer avec les hommes de Valdovinos, ce ne fut que l’affaire d’un instant, et elles furent transportées à l’hacienda de San-Luis.

Le bruit de cet heureux et hardi coup de main y avait précédé Morelos, et, quand il y arriva lui-même, il y fut presque aussitôt joint par don Juan-José et don Hermenegildo Galeana, l’oncle et le neveu, qui lui amenaient sept cents hommes mal armés de vingt fusils et le canon el Niño dont nous venons de parler.

C’était au moment où Morelos achevait de distribuer