Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/182

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pour son propre compte, nul souci n’eût pu assombrir sa figure martiale.

Un plan du port et de la rade d’Acapulco était déplié devant eux à la lumière de deux bougies dont la lueur s’affaiblissait petit à petit, car le jour arrivait.

« Comme ce drôle de Gago nous le disait, bien que nous puissions prendre Acapulco en un tour de main, notre conquête ne sera définitive que lorsque nous serons maîtres de la forteresse. Quoique créole, le commandant Pedro Velez affecte de se considérer comme Espagnol ; il veut dit-il, rester fidèle, à la foi politique de ses pères, et vous savez, don Hermenegildo, ce qu’il répond à mes sommations comme à mes offres ?

— Non, et toujours non ! dit Galeana à ces paroles de Morelos, Mais prenons toujours la ville, nous verrons ensuite.

— Mais ce fort ! » répétait Morelos en lui montrant le plan sur la carte.

Nous avons dit que le fort était bâti sur le bord de la mer, à peu de distance de la ville, au milieu des gouffres profonds qui s’ouvraient autour de lui. Il commandait à la fois la mer et la ville ; à deux lieues de là s’élevait une île appelée la Roqueta, confiée à la garde d’une faible garnison. Au moyen de ses communications avec cette petite île, le château pouvait être facilement ravitaillé.

Morelos continua :

« Velez sent la force et les avantages d’une position qui, dans un cas désespéré, lui permet la retraite par mer ; le fort abonde en munitions, et il espère que sa résistance donnera aux troupes, royalistes le temps de venir à son secours. Il faudrait donc faire un siège par terre et par mer ; mais l’issue en serait aussi douteuse que l’entreprise difficile. Les jours, les semaines et les mois s’écoulent en tentatives de toute espèce, et, au moment où nous espérons que les vivres et les