Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/209

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aimé général l’a su par nos signaux, et à son tour il attaque Acapulco. Dans deux heures, la ville sera prise, si elle ne l’est déjà ; ses canons chantent le Te Deum. Vive Morelos !

— Vive Morelos ! répétèrent les insurgés en chœur.

— Eh ! seigneur Lantejas, dit Costal en se frottant les mains, ne vous semble-t-il point que je viens de faire un bon pas vers le traître Gago ? »

Les embarcations de la goëlette, dont une put être sauvée, et celles qui avaient transporté la garnison espagnole de la côte dans l’île, remplaçaient complètement les baleinières sacrifiées par le mariscal, et les surpassaient en solidité.

Quand, au bout du second jour, l’orage eut cessé, la mer recouvra son calme habituel. Ces embarcations servirent alors à établir les communications entre le camp de Morelos et la Roqueta, et à expédier au général en chef, sous bonne escorte envoyée par lui, ceux des prisonniers qui ne voulurent pas embrasser la cause mexicaine ; ce fut le plus grand nombre. Du reste, l’occupation de la petite île demeura confiée à ceux qui l’avaient conquise.

Parmi les transfuges européens qui avaient grossi les rangs des insurgés, il y en avait un qu’il était facile de reconnaître pour Galicien à son rude accent montagnard. C’était par conséquent un compatriote de Pépé Gago, qu’il connaissait d’autant mieux, qu’avant d’être envoyé tenir garnison à la Roqueta, il faisait partie avec lui de celle de la citadelle d’Acapulco. Costal n’avait pas tardé à se lier avec le Galicien et à obtenir de lui, sur le sergent d’artillerie, des renseignements dont il espérait faire son profit plus tard.

Ce n’étaient pas toutefois les seuls services que l’Indien attendait des nouvelles recrues. Il pensait à utiliser la connaissance qu’il leur supposait des signaux espagnols convenus avec les navires chargés du ravitaillement du