Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/251

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Le capitaine Tres-Villas se mit alors en devoir d’obéir aux ordres qu’il avait reçus de joindre son corps. Caldelas venait d’obtenir un commandement, et tous deux étaient partis en laissant la garnison del Valle aux ordres d’un lieutenant catalan du nom de Veraegui.

Don Rafael avait pris une part active à la bataille de Calderon, où, avec six mille hommes, le général Calleja dispersa les cent mille insurgés d’Hidalgo. Depuis il avait continuellement guerroyé sur divers points du royaume, et il revenait de San Blas à Oajaca, sur le navire où il n’a fait que nous apparaître un instant, lorsqu’à son arrivée de nouveaux ordres l’avaient envoyé au siège de Huajapam.

Son ancien frère d’armes, Caldelas, s’y trouvait en qualité de maréchal de camp, tandis que, moins heureux que lui, don Rafael n’avait que le grade de colonel.

Revenons maintenant à Julian, qui vient de causer une si vive émotion au colonel en parlant d’un message important.

L’absence, dit un moraliste, dissipe un sentiment passager, tandis qu’elle enflamme une passion profonde, de même que le vent qui éteint une bougie augmente l’ardeur d’un incendie. L’absence avait produit sur don Rafael l’effet du vent sur l’incendie ; il espérait toujours que Gertrudis lui enverrait un message de pardon et d’amour.

On ne s’étonnera donc pas du trouble causé dans l’âme de don Rafael à l’annonce de l’arrivée d’un messager.

« Eh bien ! Julian, qu’avez-vous à m’apprendre ? dit le colonel en dissimulant de son mieux l’émotion qui l’avait gagné ; les insurgés se sont-ils emparés de notre forteresse ?

— Oh ! non, répondit Julian, les hommes de notre garnison ne se plaignent que de la tranquillité dont on les laisse jouir. Quelques courses dans la campagne, qui leur livreraient le pillage d’une riche hacienda, ne leur