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avec admiration, lui qui avait assisté au siège de Cuautla, le récit de celui de Huajapam, il ne restait plus au capitaine qu’à aller se reposer pendant le peu d’heures qui devaient s’écouler avant la bataille décisive du lendemain. Il se jeta, enveloppé de son manteau, sur un banc, où il ne put trouver le sommeil qu’en se promettant bien de ne faire de prouesses que celles qu’il serait rigoureusement forcé d’accomplir à son corps défendant.

Ce ne fut qu’au jour, après la messe qu’il fit célébrer, que Trujano apprit aux assiégés que le lendemain au lever du soleil ils devaient faire une sortie pour attaquer les Espagnols d’un côté, tandis que Morelos les combattrait de l’autre.

Puis, après avoir chanté le Te Deum avec sa religieuse ferveur, le colonel permit à la garnison de se réjouir au son des trompettes, au bruit des fusées, de cette marque signalée de la protection divine, et le tumulte des réjouissances venait d’arriver jusqu’au camp des royalistes.



CHAPITRE X

ENTRE DEUX FEUX.


Quelques heures après l’heureuse arrivée de Cornelio Lantejas dans Huajapam, pendant que les ténèbres couvraient encore la ville et le camp royaliste, le grincement des crécelles qui avaient remplacé les cloches converties en canons appelait la garnison et les habitants à matines.

Selon la règle claustrale imposée aux assiégés par Trujano, ils étaient ainsi convoqués chaque jour à la