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PREMIÈRE PARTIE
LE DRAGON DE LA REINE.


CHAPITRE PREMIER

LES DEUX VOYAGEURS.


Les idées révolutionnaires que la France avait jetées à l’Europe en 1789 ne devaient pas tarder à franchir les mers et à se répandre dans toute l’Amérique espagnole, quand bien même l’exemple d’affranchissement antérieurement donné par les États-Unis n’eût pas fait songer les colonies de l’Espagne à proclamer à leur tour leur indépendance de la métropole.

En effet, au commencement de ce siècle, l’Amérique du Sud tout entière avait secoué le joug de la cour de Madrid, qui ne possédait déjà plus dans le nouveau monde, du moins sans combats, que l’Amérique centrale et le Mexique.

Cependant, pour prévenir toute tentative de soulèvement, le vice-roi de la Nouvelle-Espagne, don José Iturrigaray, avait sagement jugé nécessaire de faire au Mexique d’assez larges concessions politiques, et d’appeler les créoles mexicains à jouir des droits qu’on leur avait refusés jusqu’alors. Malheureusement les Espagnols établis dans le pays, considérant ces concessions comme la ruine de leurs antiques priviléges, se soulevèrent contre le