Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/378

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tion d’en finir au plus vite avec la bande d’Arroyo, sur la nouvelle de la marche prochaine de Morelos sur Oajaca, de la levée du siége de Huajapam et de la déroute complète des assiégeants, on concevra combien le lieutenant catalan se reprocha la mansuétude dont il avait usé vers les quatre bandits qu’il avait fait pendre par le cou, au lieu de les faire pendre par les pieds, comme leurs trois compagnons.

Une heure environ après le passage du capitaine Lantejas devant l’hacienda del Valle, et quelques minutes seulement après que, grâce aux ombres de la nuit, les têtes suspendues à la porte purent être enlevées par ordre d’Arroyo, deux individus s’approchèrent des murs crénelés du manoir de don Rafael.

Ces deux hommes étaient le messager Gaspar et son compère Juan el Zapote, qui avaient attendu l’obscurité pour se glisser jusqu’à l’hacienda, de crainte de tomber le jour entre les mains des guerilleros qui la bloquaient.

Tous deux s’étaient, tenus cachés jusqu’au delà du coucher du soleil, et ils avaient d’autant moins couru de risque de se faire prendre par les gens d’Arroyo, qu’on sait que celui-ci les avait rappelés pour concentrer toutes ses forces sur San Carlos.

« Je ne vois personne autour nous, ma foi ! tout est désert par ici, dit le Zapote quand tous deux furent parvenus à l’entrée de la longue allée de frênes qui précédait l’hacienda. Selon toute probabilité, mes ex-compagnons ont levé le siége. Pourquoi ?

— Peu nous importe, répondit Gaspar ; l’essentiel est que nous voici en sûreté sous ces arbres, et que dans une minute nous serons dans l’hacienda.

— C’est égal ; j’aime à me rendre compte des choses de ce monde.

— Bah ! avançons toujours, dit Gaspar.

— Doucement, compadre ; il est des précautions à