Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/408

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cache l’Indien qui cherche son cœur, reprit-il ; car on ne m’a pas dit ce qui s’y passe.

— Il est plus probable, cependant, qu’au lieu de se blottir là-haut la nuit, il doit continuer ses recherches… Pourvu toutefois que nous ne le voyions pas ! Ah ! du diable soit de Castrillo, qui nous a conduits ici !

— Ne parlez pas du diable dans sa maison, » ajouta le second des auditeurs à voix basse.

Un craquement soudain dans les broussailles arracha un geste d’effroi simultané aux trois domestiques ; mais il ne fut que de courte durée. C’était Castrillo qui revenait de son excursion.

Castrillo ne paraissait pas rassuré lui-même.

« Eh bien ! qu’avez-vous vu ? lui demandèrent ses compagnons.

— J’ai été presque jusqu’à San Carlos, dit-il ; les abords en paraissaient libres, et il n’y a plus de feu sur les rives du fleuve ; je me serais hasardé à pénétrer dans la maison, mais j’ai vu des lueurs si étranges briller derrière les carreaux des fenêtres, que, ma foi ! le cœur m’a manqué.

— Qu’était-ce donc ?

— Des lueurs rouges, violettes et bleues, comme doivent être les flammes qui ne s’éteignent jamais, reprit Castrillo d’un ton solennel ; et cependant j’hésitais encore, car enfin Fernando de Lacarra est bon chrétien ; mais, comme je me consultais, j’ai vu un fantôme blanc se glisser sous les arbres, et j’ai pris le galop jusqu’ici, remettant au jour de demain à m’expliquer ces mystères des ténèbres. »

Le rapport de l’éclaireur n’était pas de nature à dissiper les craintes superstitieuses de ceux qu’il venait de rejoindre.

« Et, par ici, vous n’avez rien vu de capable de vous alarmer ?