Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voix funèbres et ces rumeurs d’orage. Puis, la fatigue l’emportant sur l’inquiétude, il s’endormit d’un profond sommeil.



CHAPITRE II

LE DESCENDANT DES CACIQUES.


À la même heure où l’étudiant en théologie se décidait à faire halte dans le hamac où nous l’avons laissé, c’est-à-dire une heure avant le coucher du soleil, deux hommes venaient d’apparaître sur les bords d’une petite rivière.

C’était à mi-chemin entre l’endroit où le dragon avait pris congé de l’étudiant et l’hacienda de las Palmas, vers laquelle il se dirigeait.

Au milieu d’une étroite vallée, la rivière dont il est question, bordée de frênes et de saules aux branches desquels montaient en serpentant des faisceaux de lianes fleuries, roulait ses eaux limpides sur un sable fin, au niveau du gazon de ses rives. À peu de distance de l’endroit où se tenaient les deux nouveaux personnages qui vont entrer en scène, la rivière ne semblait qu’un miroir calme, fait pour répéter l’azur limpide du ciel ou quelque coin du manteau étoilé de la nuit ; mais plus loin elle prenait un aspect sauvage, entre deux bords relevés et recouverts d’une végétation pleine de vigueur.

De la rive gazonnée où étaient parvenus ces deux hommes, le bruit imposant d’une cataracte de la rivière se faisait distinctement entendre comme le ressac de la mer.

Le teint et le costume de l’un des deux interlocuteurs, car ils semblaient continuer une conversation pleine