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son père avait nouée avec la Californie, alors presque entièrement sauvage, lui permit de traverser la Sonora ; de voir ensuite en passant les quelques huttes qui devaient être, vingt ans plus tard, de la ville San-Francisco ; de pénétrer dans le désert, de revenir sur ses pas à travers les dangers de tout genre de ces routes mal hantées ; d’explorer une partie du littoral, enfin de consacrer quatorze mois à une promenade à cheval de quatorze cents lieues !

Acteur ou témoin oculaire de toutes les aventures qu’il a racontées, plus tard il se piquait de n’avoir presque rien inventé et de devoir plus à la fidélité de sa mémoire qu’à la fécondité de son imagination. Cette double faculté était en lui pourtant, et ses riches observations se rattachent généralement au fil conducteur d’une fiction ingénieuse. Il écrit bien, il est sobre, rapide et coloré. Il a de l’humour, il voit vite et comprend tout. Observateur exact, il ne doit pas être considéré seulement comme un artiste ; ses récits ont une sérieuse valeur ; l’histoire des mœurs peut en faire largement son profit. Conteur attachant, voyageur véridique, la popularité ne lui a pas fait défaut, et c’est justice.

Plus tard, Gabriel Ferry vit l’Espagne.

Il n’écrivit que durant les cinq dernières années de sa vie. Son début fut très-remarqué et très-apprécié dans la Revue des Deux Mondes[1]. Il ne son-

  1. En 1846, MM. Molé, Guizot, Cuvillier-Fleury, Mignet et autres