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Tandis que le vaquero désarçonné sortait du lac, ruisselant d’eau et ses vêtements souillés de fange, Encinas s’approcha de lui pour le consoler.

« Vous êtes heureux, dit-il, d’en être quitte à si bon marché. Puissé-je en dire autant de votre compagnon ! car on ne voit plus revenir ceux qui poursuivent de trop près le Coursier-Blanc-des-Prairies. »



CHAPITRE XVIII

L’ASSUREUR ET L’ASSURÉ.


Quand le premier moment de confusion fut passé, don Augustin envoya porter à chacun des quatre détachements qui battaient la plaine et la forêt l’ordre de resserrer pendant la nuit prochaine le cercle qu’ils formaient autour de l’abreuvoir. On ne doutait plus maintenant de la présence d’une troupe de chevaux dans le voisinage, et c’était le lendemain à pareille heure qu’il fallait s’en rendre maître.

Lorsque les messagers furent partis pour exécuter l’ordre qu’ils avaient reçu, ceux des serviteurs de don Augustin restés près de lui s’occupèrent à couper le bois nécessaire pour allumer les feux qui devaient servir à préparer le repas du soir et à éclairer le campement pendant la nuit.

Les chasseurs de bisons aidaient aux vaqueros, à l’exception d’Encinas, que doña Rosario avait désiré entretenir un instant, pendant que son père et le sénateur se promenaient à l’écart, en causant sans doute de leurs projets d’avenir.

La jeune fille, assise sur les bords du lac, effeuillait d’une main distraite les fleurs que le sénateur avait