Page:Gabriel Ferry - Le coureur des bois, Tome II, 1884.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHAPITRE XXXII

L’ÉTANG-DES-CASTORS.


Avant de passer outre dans notre récit, nous devons, en deux mots, justifier la présence soudaine des chasseurs et des Indiens, sous les ordres de Rayon-Brûlant, ainsi que des vaqueros de don Augustin, à la Fourche-Rouge.

On a vu qu’à l’exception de Main-Rouge et de Sang-Mêlé, dont la troupe était en avant, les trois autres détachements, ceux de l’Oiseau-Noir, de Rayon-Brûlant et de l’Antilope, qui se rendaient à l’endroit désigné comme point de jonction, se suivaient à peu de distance. Résolu à gagner de vitesse ceux qu’il voulait attaquer et à profiter de l’aide des vaqueros de don Augustin, le Comanche pria sir Frederick de lui prêter son cheval, et alors l’Indien, après s’être entendu minutieusement avec les deux chasseurs sur les signes et les cris de ralliement, ainsi que sur le poste que chacun devait occuper, prit sa course vers le Lac-aux-Bisons.

Obligé pour sa sûreté, une fois arrivé à la Fourche-Rouge, de faire un détour par le bras de la rivière que les endiguements des castors avaient presque desséché en le détournant de son cours, le Comanche n’avait pas pu rencontrer don Augustin dans son excursion, dont le résultat venait de lui être si fatal. Rayon-Brûlant, après avoir traversé le grand bras de la rivière au gué indiqué par Encinas et qu’il connaissait lui-même, arriva sur les bords du Lac-aux-Bisons une heure environ après que l’hacendero venait de le quitter.

Il instruisit à la hâte le chasseur de bisons des projets