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qui amenaient les Indiens et les deux pirates des Prairies à la Fourche-Rouge ; et le chasseur, dépeignant aux vaqueros le danger qu’ils couraient eux-mêmes ainsi que leur maître, n’eut pas de peine à les faire monter tous à cheval pour cerner les bords de la rivière pendant que Rayon-Brûlant retournerait à l’embranchement du fleuve avant l’arrivée de Bois-Rosé et de toute la troupe qu’il avait laissée derrière lui. Il n’attendit pas longtemps.

Alors le jeune Comanche, Gayferos et six Indiens gagnèrent la vallée par le petit bras du fleuve. Pepe, Bois-Rosé et les autres prirent terre avant l’embranchement où l’Oiseau-Noir avait fait halte. Là, ils devaient, pour attaquer, attendre le signal du Comanche. La voix retentissante qui s’était fait entendre dans la vallée de la Fourche-Rouge, et dont l’écho avait répété les éclats, était celle du guerrier indien. À ce signal convenu, l’attaque avait immédiatement commencé avec impétuosité, ainsi qu’on l’a vu.

Ces explications une fois données, rien ne nous empêche à présent de suivre Bois-Rosé et le chasseur espagnol dans leurs dernières tentatives pour arracher aux mains des Indiens leur jeune compagnon et la fille de don Augustin.

Diaz et Pepe avaient gagné la rive à peu près au même instant que Bois-Rosé avec Encinas et les trois chasseurs de bisons sautaient de leur canot à terre.

Pendant que les cinq combattants marchaient en diagonale pour se rejoindre, tout en explorant les lieux qu’ils traversaient, sir Frederick, à qui son esprit d’aventures rendait insupportable le rôle de spectateur, se résolut tout à coup à seconder activement les chasseurs dans leur attaque, et il n’eut pas de peine à persuader à Wilson, son garde du corps, de l’accompagner.

Don Augustin voulut aussi prendre part à la lutte ; mais il dut céder aux instances de l’Anglais, qui lui re-